On constate actuellement une extension du domaine de l’évaluation. Cette fièvre évaluative ne serait-elle pas le symptôme d’une maladie redoutable ? L’évaluation n’est-elle pas, à l’heure du marché roi, condamnée à devenir une calamité sociale ?
Ce qui est en cause est sa légitimité même, en premier lieu du point de vue méthodologique, en second lieu du point de vue social et éthique. Après avoir étudié six cas concrets, particulièrement significatifs, cet ouvrage s’interroge sur la possibilité d’évaluer aujourd’hui « à bon escient », c’est-à-dire en gardant raison. En s’interrogeant à la fois sur l’essence, et sur le sens, de la pratique évaluative, cette quête du « bon usage » met d’abord en évidence trois grands impératifs d’ordre méthodologique : respecter l’essence de l’activité ; s’inscrire dans un questionnement directeur ; ne pas sombrer dans la religion du chiffre. Elle jette ensuite les bases d’une évaluation qui serait à la fois « démocratique », dans ses usages sociaux et éthique, dans son souci de respecter la dignité humaine. Elle s’interroge, pour conclure, sur la possibilité pour l’évaluation d’échapper à la soumission idéologique. » Charles HADJI
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